La légende de Tristan et Yseut n’est pas un mythe au sens strict du terme. C’est une histoire d’amour exemplaire. La passion éprouvée par deux amants se heurte à l’obstacle du mariage et à la société. La passion est une fatalité qui ne conduit pas à un destin heureux : elle est une marche à la mort. Cette représentation pessimiste de l’amour a traversé les siècles pour unir dans notre conscience l’amour, le mal­heur et la mort.

I- Tristan et Iseut : résumé de la légende (par chapitres)

On trouvera ici un aperçu des aventures de Tristan, selon la reconstruction qu’en a donnée Joseph Bédier en 1900. Il s’agit donc de la version commune repré­sentée par les textes d’Eilhart et de Béroul. Cette expression permet d’opposer ces deux derniers textes à la version courtoise de la légende, principalement représen­tée par le texte de Thomas.

1. L’inévitable rencontre

La naissance et les « enfances » de Tristan. Tristan est le fils de Blanchefleur, la sœur du roi Marc, et de Rivalin, roi du Léonois. Sa mère, qui vient d’apprendre la mort de Rivalin, meurt en le mettant au monde. Après avoir été éduqué par Go- vernal, Tristan se rend à la cour du roi Marc qui va se substituer à son père défunt.

Tristan, héros sauveur. Le frère de la reine d’Irlande, le Morholt, chevalier re­doutable, réclame au roi Marc un tribut humain qui n’a pas été acquitté depuis longtemps. Tristan se bat contre lui et le tue, mais reçoit une grave blessure dont le Morholt lui révèle que, seule, sa sœur peut le guérir.

Navigation et guérison. Tristan, blessé, gagne donc l’Irlande, où il est soigné par Yseut sans qui ignore son identité. Une fois guéri, il rentre en Cornouailles.

Le problème dynastique. Le roi Marc refuse de se marier. Il transmettra son royaume à son neveu Tristan. Pressé par ses barons, hostiles à ce projet, Marc dé­cide de n’épouser que la femme à qui appartient le cheveu d’or que viennent d’ap­porter deux hirondelles.

La quête de la reine. Mission impossible que Tristan et ses compagnons déci­dent d’accomplir. Ils prennent la mer. La tempête les jette sur la côte d’Irlande. Tristan, sous le nom de Tantris (anagramme de Tristan), se fait passer pour un mar­chand.

Nouvel exploit du héros sauveur. Un dragon dévaste le pays et la fille du roi est promise à qui le tuera. Tristan livre combat et triomphe du monstre non sans avoir été gravement blessé. Le sénéchal du roi s’attribue l’exploit accompli par Tristan et réclame sa récompense. Mais Yseut enquête et découvre la vérité; elle soigne et guérit Tristan pour la seconde fois. Il démasque le sénéchal. Cependant Yseut a découvert que le fragment d’épée trouvé dans le corps du Morholt provient de celle de Tristan et que celui-ci est donc le meurtrier de son frère. Elle décide de le tuer, mais Brengain, sa suivante, l’en dissuade. Tristan qui a reconnu en Yseut la femme au cheveu d’or demande la main de celle-ci pour son oncle.

Le philtre et la mise en marche du destin. Pour assurer le succès du futur ma­riage, la mère d’Yseut prépare un philtre qui doit unir d’un amour éternel (ou de trois ans chez Béroul) ceux qui le boiront. Durant la traversée entre l’Irlande et la Cornouailles, le philtre est donné par erreur à Tristan et Yseut, qui ressentent im­médiatement les effets de la passion.

Tromper le roi Marc. Brengain accepte de se substituer à Yseut dans le lit du roi Marc durant la nuit de noces. Conformément à la coutume irlandaise, les flam­beaux sont éteints, ce qui permet la réussite du stratagème.

2. La vie dans l’adultère

Crise et dénonciation. Par crainte d’une éventuelle dénonciation, Yseut veut faire tuer Brengain, mais la tentative avorte et les deux femmes se réconcilient. La passion des amants ne passe pas inaperçue. Surpris alors qu’il tenait Yseut dans ses bras, Tristan est chassé de la cour.

Le roi Marc dans l’arbre (ici commence le texte de Béroul). Caché dans un arbre, le roi Marc assiste à une rencontre des deux amants. Mais son ombre le trahit et les amants n’ont plus qu’à tenir des propos montrant leur innocence.

Du sang sur la farine. Profitant d'une absence momentanée du roi, Tristan, d’un bond, rejoint Yseut dans la couche royale (tout le monde dort dans la même chambre). Or le nain Frocin, acharné à la perte des amants, avait répandu de la fa­rine sur le sol. Tristan, blessé, inscrit ainsi avec son sang l’aveu de sa culpabilité.

Le saut de Tristan. Les deux amants sont condamnés au bûcher. Alors que, li­goté, il est conduit sur les lieux du supplice, Tristan, à l’initiative de Dinas, est dé­barrassé de ses liens pour aller prier dans une chapelle. Il réussit à s’évader par l’une des fenêtres de la chapelle en accomplissant un saut prodigieux.

Le châtiment de la reine. Avec des intentions évidentes, une troupe de lépreux demande au roi de leur livrer la reine. Marc, voyant là un châtiment pire que le bû­cher, accepte. Après un rapide combat, Tristan, aidé par Governal, leur arrache Yseut. Les amants s’enfuient dans la forêt du Morrois.

La vie dans la forêt. La vie que Tristan et Yseut mènent dans la forêt est rude et épuisante. Tristan, très habile, invente l’Arc Infaillible et apprend au chien Hus- dent à chasser sans aboyer. Governal tue un félon qui s’était aventuré dans la forêt. La dénonciation d’un forestier permet au roi Marc de découvrir les amants. Ils dor­ment enlacés mais sont tout habillés et l’épée de Tristan est placée entre leurs deux corps : Marc n’accomplit pas l’irréparable. Sans les réveiller, il substitue son épée à celle de Tristan.

Le repentir. Trois ans se sont écoulés : le philtre a perdu son pouvoir et les deux amants souhaitent retourner vers la civilisation. L’ermite Ogrin écrit la lettre qui va leur permettre de revenir à la cour.

Le serment d’Yseut. Mais les deux amants, qui continuent à se voir, sont sur- pus une seconde fois. Tristan part en exil. Quant à Yseut, les barons du roi exigent qu'elle se disculpe par serment. L’épreuve doit avoir lieu devant la cour de Marc et d'Arthur réunies, près d'un marécage nommé le Gué Aventureux. Tristan, pré­venu, assiste à la scène, déguisé en lépreux. Par un serment qui est un chef- d'œuvre de rouerie et de mauvaise foi, la reine se disculpe de la faute d’adultère. La rencontre est suivie d’une joute au cours de laquelle Tristan, déguisé en cheva­lier noir, accomplit des exploits.

Vengeance. Tristan n’est pas parti et les barons félons continuent de l’épier. Denoalain finira décapité et Godoïne recevra une flèche dans l’œil. (Ici se termine le texte de Béroul.)

3. Subterfuges pour une furtive rencontre

Tristan à la cour d’Arthur. Tristan, exilé de la cour du roi Marc, séjourne à la cour d’Arthur. Il accomplit des exploits. Une chasse amène Tristan et ses compa­gnons non loin du royaume de Marc et, malgré les fers à loup, le héros parvient à passer une nuit auprès de la reine. Il repart peu après.

Tristan épouse Yseut aux Blanches Mains. D’errance en errance, Tristan ar­rive en Bretagne, à la cour du duc Hoël. Il aide celui-ci à vaincre ses ennemis et se lie d’amitié avec Kaherdin, le fils du duc. Puis il épouse sa sœur, Yseut aux Blanches Mains, mais ne consomme pas le mariage. Désireux de réparer l’outrage fait à sa sœur, Kaherdin décide de tuer son ami. Tristan lui raconte alors son his­toire et son amour pour la reine Yseut. Les deux amis décident de se rendre auprès de la reine, qui a appris la nouvelle du mariage de Tristan.

La rencontre manquée. Tristan fait parvenir à Yseut son anneau. Tristan et Kaherdin, cachés dans les fourrés, voient passer le somptueux cortège d’Yseut. Mais, à la suite d’une information malencontreuse, celle-ci refuse le rendez-vous. Les protestations d’amour que Tristan fait parvenir à la reine par son écuyer ne parviennent pas à la convaincre. Le lendemain, Tristan se déguise en lépreux et rencontre la reine sur le chemin de l’église. Il est chassé et battu par les valets, mais Yseut l’a reconnu. Elle pénètre dans l’église et s’évanouit.

Tristan déguisé en fou. Revenu en Bretagne, Tristan est si malheureux qu'il se laisse dépérir. Il embarque une nouvelle fois pour se rendre à Tintagel. Déguisé en fou, il se rend à la cour de Marc. Yseut le reconnaît. Grâce à son déguisement, il jouit d’une certaine liberté et peut vivre quelques jours d’amour en compagnie de la reine. Mais deux chambrières ont des doutes et Tristan est de nouveau chassé.

La mort des amants. Tristan fait la guerre aux côtés de Kaherdin. Il tombe dans une embuscade et reçoit un coup de lance empoisonnée. Sentant venir la mort, il demande à Kaherdin d’aller chercher la reine de Comouailles, seule ca­pable de le guérir. Ils conviennent du signal suivant : une voile blanche signifiera qu"Yseut est sur le navire, une voile noire qu’elle ne Test pas. Yseut décide d’em­barquer immédiatement. Après cinq jours de tempête, le navire arrive en vue des côtes de Bretagne. Mais Yseut aux Blanches Mains, qui avait surpris la conversa­tion des deux amis, annonce à Tristan que la voile est noire. Tristan, désespéré, meurt aussitôt. Yseut débarque et expire sur le corps de son amant. Ensevelis en deux tombes voisines, Eilhart raconte qu’y poussèrent enlacés un cep de vigne et un rosier.

II- Analyse de Tristan et Iseut  

Simplicité de la narration

Le Tristan de Béroul n’est qu’un fragment de l’imposante légende. Il ne donne ni la mise en place de l’intrigue, ni le dénouement. Chaque élément de son récit a son caractère propre, son originalité. Béroul enchaîne avec rapidité les épisodes sans trop se soucier des transitions, des enchaînements. Quelques heurts subsistent dans la narration. Les marques de la communication orale sont très présentes dans son texte. La passion entraîne tout sur son passage et la casuistique amoureuse n’a pas sa place dans le texte, qui y gagne en force. Ce dépouillement, cette simplicité dans la narration apportent une garantie d’authenticité. Le lecteur moderne a l’im­pression que Béroul lui permet d’être au plus près de la genèse du récit.

Profondeur du récit

Les noms des saints présents dans le roman de Béroul, liés aux dates du calen­drier, sont porteurs de signification. Ils témoignent de la christianisation d’autres fêtes, d’autres héros qui appartenaient à une civilisation païenne préexistante. Il y a continuité entre les deux cultures, la païenne et la chrétienne. Tous ceux qui ont transmis le texte, et Béroul en particulier, ont su assurer cette continuité. C’est cette absence de rupture qui donne au récit une structure simple, mais profonde. Si nombre des motifs du texte appartiennent au monde celte, certains se rencontrent aussi en d’autres lieux des sociétés européennes (comme le motif du roi aux oreilles de cheval). Ces histoires, ou ces fragments d'histoires, sont la trace des mythes fondamentaux, c’est-à-dire des grandes interrogations posées par l’homme au cosmos, à l’organisation de la société. Chaque motif en lui-même est signifiant, mais il appartient à l’auteur, au créateur médiéval, de les utiliser pour enrichir la trame primitive. Cette synthèse doit être opérée sans qu’apparaissent des contra­dictions ou des incohérences. La réussite de Béroul est presque parfaite.

Une rencontre avec la civilisation médiévale

Ce récit légué par la tradition celtique vient s’insérer à un moment précis dans l’histoire de la civilisation occidentale. Tristan n’est pas le maître du troupeau de porcs d’un roi celte, mais un chevalier de la seconde moitié du XIIe siècle, qui a reçu une éducation. L’histoire de cette passion pleine de violence et de meurtres fait irruption dans une civilisation qui se dote d’un mode de vie policé et d’une cul­ture savante. Le roman de Béroul doit être pensé dans le contexte de la civilisation médiévale, laquelle a ses lois, ses usages, ses codes de conduite en société. Aucun détail ne peut être négligé. On peut même, avec l’œil de l’historien, voir dans la lutte de Marc avec ses barons le reflet des conflits du roi d’Angleterre avec ses vas­saux. L’historien de la littérature sait que l’œuvre de Béroul a fait scandale. La pas­sion ne tient aucun compte des comportements courtois, met en crise les institu­tions et la société. Et pourtant l’histoire de Tristan et Yseut, les amants malheureux, va traverser les siècles. 

La grande, la seule aventure

C’est une histoire d'amour tragique, qui se termine par la mort des amants. Roméo et Juliette exercent la même fascination que le couple de Tristan et d’Yseut. Car, en Occident, l’amour est placé sous le signe de la mort. A la fin de l’histoire, nous avons besoin que des symboles, comme la vigne et le rosier enla­cés, nous signifient que l’amour est plus fort que la mort. Le souvenir des infor­tunes des amants doit être conservé pour que, nous lecteurs, puissions affirmer que leur destin est le plus beau qui soit. Mais si les amants tragiques parviennent à sur­vivre dans la mémoire, c’est parce que nous, lecteurs, avons vécu une belle aven­ture. Que de difficultés rencontrées, que d’embûches, que de souffrances dans la forêt du Morrois ! Les amants ont eu un destin.

Bien sûr, certains détails restent cachés. Il y a la passion vécue dans la forêt du Morrois, temps durant lequel le lecteur ignore tout des amants, hormis quelques in­formations sur leur santé et leurs problèmes d’intendance, sur leur peur du roi Marc aussi. Comme ce dernier, d’ailleurs, le lecteur a été arrêté par le mystère de l’amour. Il lui a été donné de le voir, car Tristan et Yseut l’incarnent, mais sans en être conscients puisqu’ils dormaient. La passion, ils l’ont vécue, mais c’est un blanc dans leur vie et une ellipse dans le récit. Car si, dans la narration, tout les em­mène vers la passion, la reprise des événements et du récit les en éloigne irrésisti­blement. Arrive alors la date fatidique de la Saint-Jean, le moment où Tristan et Yseut basculent sur cet autre versant de leur vie, où ils deviennent extrêmement at­tentifs l’un à l’autre. Mais, pour être attentif, il faut penser l’autre et se penser soi- même. Est-ce encore la passion ? Alors commence une vie de brèves rencontres qui sont autant de commémorations du seul désir de leur vie : avoir tenté de vivre la passion.

Lire Béroul

Lire Béroul, c’est accepter à la fois l’histoire tragique et l’interprétation des structures profondes qui ont permis de bâtir le récit tout entier et invitent le lecteur à regarder dans le passé de sa propre civilisation. L’homme a des racines. Faire état de cet enracinement est le privilège des grandes œuvres. Mais alors apparaissent des zones d’ombre et, pour lire Béroul, il faut accepter le doute, l’incertitude, le risque de l’interprétation personnelle. Aucun cours, aucune étude sur ce grand roman ne peut totalement rendre compte de son pouvoir. 

III- Jugements critiques sur Tristan et Iseut 

Jacques Ribard, La Légende de Tristan :

« Comme l’a écrit très justement Denis de Rougemont dans son beau livre L'Amour et l’Occident, on ne saurait imaginer une Madame Tristan. Cette sorte d’attirance, inconsciente mais réelle, pour la mort qui transfigure, est au cœur même de cet amour. Seule la mort peut sauver les amants de l’impitoyable usure du quotidien et consacrer à jamais leur amour. »

Philippe Walter, Le Gant de verre, Artus, 1990 :

« En d’autres termes, la littérature tristanienne n’est pas le reflet immédiat d’un mythe qui lui préexisterait ; elle crée plutôt un mythe nouveau à partir de thèmes mythiques anciens colportés par tout un fonds légendaire. De ce point de vue, le mythe tristanien est l’ombre portée par une légende sur le langage français du XIIe siècle. »

Baumgartner, Tristan et Yseut, PUF, « Études littéraires » :

« Dans la trame d’une histoire préexistante et supposée bien connue du public, Béroul découpe comme à l’emporte-pièce des séquences essentielles ; et c’est par le jeu des rappels, des annonces, des résumés qui offrent au public convoqué une saisie simultanée du passé, du présent et du devenir de l’histoire des amants que s’établit la cohésion du récit. »

Jean-Charles Payen, Tristan et Yseut, Garnier, 1980 :

« Ce qui frappe dans ces textes est leur modernité. Les Tristan en vers sont des poèmes de la violence. Tout s’y révèle exaspéré : les élans amoureux comme la vengeance. Chez eux, le langage ne cherche pas à masquer le scandale. Il faut que les vraies questions soient posées. »

Daniel Poirion, « Le Tristan de Béroul : récit, légende et mythe »:

« La meilleure façon pour un lecteur d’aujourd’hui d’aborder Le Roman de Tristan est de se préparer à saisir et à interpréter les signes d’une pensée très diffé­rente de la nôtre, bien sûr, mais qui s’opposait déjà à la culture savante, à l’idéolo­gie officielle du XIIe siècle, du moins telles que nous croyons devoir les définir d’une façon souvent trop systématique. » L’Informa­tion littéraire, n° 26, 1974. 

Bibliographie sur Tristan et Iseut

Éditions de Tristan et Yseut

  • Le Roman de Tristan et Yseut, traduit et restauré par J. Bédier, Paris, 1900. (Très nombreuses réimpressions.)
  • Muret éd., Béroul, le Roman de Tristan, 4e édition revue par L. M. Defourques, Paris, Champion, CFMA, 1970.
  • -Ch. Payen éd., Tristan et Yseut. Les Tristan en vers. « Tristan » de Béroul, « Tristan » de Thomas, « Folie Tristan » de Berne, « Folie Tristan » d’Oxford, « Chèvrefeuille » de Marie de France, Paris, Garnier, 2e éd. 1980.
  • Tristan et Yseut. Les poèmes français. La saga norroise, textes originaux et inté­graux présentés, traduits et commentés par Daniel Lacroix et Philippe Walter, Paris, Le Livre de poche, « Lettres gothiques », 1989.

Études sur Tristan et Yseut

Civilisation médiévale

  • Laurioux, La Civilisation du Moyen Âge en France, XIe-XVe siècles, Paris, Na­than Université, « 128 », 1998.
  • Le Goff, La Civilisation de l’Occident médiéval, Paris, Arthaud, 1964.

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