L’analyse d’un poème repose sur la recherche et l’interprétation des procédés utilisés par le poète. Syntaxe, sonorités, rythmes, images et vocabulaire nécessitent ainsi une lecture attentive et méthodique.
► L'examen de la forme et de la strophe
La forme du poème peut être fixe : fable, rondeau, ballade, ode ou sonnet. Elle peut être régulière et se présenter comme une suite de strophes aux vers de longueur égale : distiques, tercets, quatrains, quintils. Enfin, le poème peut adopter une forme libre : longueurs des vers inégales, abandon de la rime, poésie en prose.
► Le repérage des vers, de la rime et du rythme du poème
Le vers se définit comme un énoncé au rythme identifiable : alexandrin, décasyllabe, octosyllabe. La rime est la répétition d’un même son en fin de vers : rimes plates, embrassées ou croisées. Le rythme se définit par le retour régulier de syllabes accentuées.
L'Océan resplendit sous sa vaste nuée ;
L'onde, de son combat sans fin exténuée,
S'assoupit, et, laissant l'écueil se reposer
Fait de toute la rive un immense baiser.
Victor Hugo, Les Contemplations, 1856.
Les vers sont des alexandrins aux rimes plates. Le rythme est croissant puis décroissant, soulignant le calme qui s’empare peu à peu de l’océan.
► L'analyse du lexique et des images
Les champs lexicaux qui traversent le poème permettent d’en déterminer les grands thèmes. Certains mots peuvent avoir plusieurs sens (polysémie) ou des connotations sur lesquelles joue le poète. Les images, comparaisons ou métaphores, rapprochent deux univers éloignés. Tous les chemins vont vers la ville.
Du fond des brumes,
Avec tous ses étapes en voyage
Jusques au ciel, vers de plus hauts étages,
Comme d'un rêve, elle s'exhume.
Emile Verhaeren, Les Campagnes hallucinées, 1893.
Le lexique et les images assimilent la ville à une apparition verticale.
► L'étude de la syntaxe et des sonorités
Les répétitions de sonorités (allitérations et assonances) indiquent les significations cachées du poème. Les constructions syntaxiques, par leurs ruptures, mettent en valeur un mot ou une image : antithèse, enjambement ou rejet.
Il aimait à la voir, avec ses jupes blanches,
Courir tout au travers du feuillage et des branches,
Gauche et pleine de grâce, alors qu'elle cachait
Sa jambe, si la robe aux buissons s'accrochait.
Baudelaire, Poème de jeunesse, 1872.
Le groupe nominal « Sa jambe », en étant rejeté au début du vers 4, est mis en valeur : Il s’agit d’un enjambement.
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