De la Terre à la Lune, trajet direct en 97 heures et 20 minutes est un roman d'anticipation de Jules Verne paru en 1865. Il raconte l'histoire du Baltimore Gun Club, une société d'amateurs d'armes de l'après-guerre civile américaine, et leurs tentatives pour construire un énorme canon spatial Columbiad et lancer trois personnes - le président du Gun Club, son rival armurier de Philadelphie et un poète français - dans un projectile dans le but d'atterrir sur la Lune. Cinq ans plus tard, Verne écrit une suite intitulée Autour de la Lune.

De la terre à la lune : Extrait n° 1

"Enfin, le projet fut conçu, dessiné, tracé, déterminé. Le conseil se trouva en présence d'un mécanisme compliqué, d'une force motrice colossale, d'une puissance de feu telle qu'on n'en avait jamais vu. C'était, en un mot, une pièce de canon géante, capable de lancer un projectile de vingt-cinq mille livres à une distance de trente-cinq mille lieues, c'est-à-dire jusqu'à la Lune."

Commentaire de l'extrait 1

Cet extrait met en avant l'ambition et la détermination de la Baltimore Gun Club à réaliser son projet de construire un canon capable de propulser un projectile jusqu'à la Lune. Le ton enthousiaste et la description des caractéristiques techniques du mécanisme reflètent la conviction des personnages de pouvoir réussir leur projet, même s'il s'agit d'une entreprise audacieuse et inédite. Cet extrait montre également l'importance de la science et de la technologie dans le roman et la façon dont elles sont utilisées pour réaliser un rêve utopique.

De la terre à la lune : Extrait n°2  

"Le 3 octobre, à six heures du soir, on referma la capsule. Michel Ardan s'installa confortablement dans son fauteuil, tandis que le capitaine Nicholl, le professeur Aronnax et son domestique Conseil se disposaient chacun à leur place.

Le ventre du monstre était fermé. On entendit le bruit des verrous qui se mettaient en place, puis une voix retentit :

C'est fini !

La capsule était hermétiquement fermée.

Adieu ! cria Michel Ardan. Adieu ! mes amis ! Nous nous reverrons sur la Lune !

Les assistants, groupés autour de la gueule du canon, poussèrent des hurlements de fureur.

Feu ! cria Barbicane.

Un grondement assourdissant retentit. Les échos de la plaine se répétèrent avec fracas. On eût dit que tous les volcans du monde s'étaient éveillés simultanément. La capsule, projetée par une force immense, s'éleva à une hauteur vertigineuse, puis parut hésiter un instant, comme si elle eût été indécise sur sa direction. Enfin, elle prit une trajectoire oblique et disparut dans les nuées.

Le professeur Aronnax, le capitaine Nicholl et Michel Ardan, tous trois plongés dans une demi-inconscience, ne se rendaient compte de rien. Ils n'entendaient pas les cris d'enthousiasme qui retentissaient autour d'eux, ni les vivats qui s'élevaient de tous côtés. Ils ne voyaient pas la terre qui s'éloignait de plus en plus, ni les nuages qui défilaient sous eux à une vitesse prodigieuse.

Tout à coup, ils se sentirent saisis par une force irrésistible, qui les projeta contre les parois de la capsule. Ils entendirent un bruit étrange, comme si l'air s'échappait de tous côtés. Ils comprirent qu'ils venaient de quitter l'atmosphère terrestre.

Pendant quelques minutes, ils furent incapable de parler ou de bouger. Leur cerveau était vide, leur corps paralysé. Ils ne se rendaient compte de rien, sinon qu'ils étaient entraînés à une vitesse prodigieuse dans l'espace. Puis peu à peu, ils commencèrent à reprendre leurs esprits. Le professeur Aronnax se redressa le premier et regarda autour de lui.

Où sommes-nous ? demanda-t-il d'une voix faible.

Nous sommes dans la capsule, répondit Michel Ardan, qui avait retrouvé son sourire habituel.

Mais où est la Terre ?

La Terre ? Elle est loin, très loin derrière nous. Nous avons quitté son atmosphère depuis longtemps. Regardez !

Le professeur Aronnax se tourna vers la fenêtre et poussa une exclamation de stupeur. La Terre avait disparu, remplacée par un océan de ténèbres. Seuls quelques étoiles scintillaient dans le vide intersidéral.

Nous sommes dans l'espace ! s'exclama le professeur.

Oui, répondit Michel Ardan. Nous sommes en route pour la Lune. Nous avons réussi notre coup !

Le professeur Aronnax et le capitaine Nicholl se regardèrent, incrédules. Ils avaient du mal à croire que leur voyage vers la Lune était vraiment en train de se réaliser. Ils avaient l'impression de se trouver dans un rêve étrange et irréel.

Pourtant, tout était vrai. Ils étaient bien partis de la Terre, projetés dans l'espace par la force colossale du canon de la Baltimore Gun Club. Ils se dirigeaient vers la Lune, à une vitesse prodigieuse, en luttant contre les lois de la gravitation et des éléments. Ils allaient vivre une aventure inouïe, pleine de dangers et de défis, mais aussi de découvertes et de merveilles. Ils allaient devenir les premiers êtres humains à poser le pied sur un autre corps céleste. Ils allaient réaliser leur rêve le plus fou et le plus audacieux.

Le professeur Aronnax, le capitaine Nicholl et Michel Ardan se regardèrent, encore sous le choc de leur départ. Mais déjà, ils sentaient naître en eux une nouvelle énergie, une nouvelle force. Ils étaient prêts à affronter tous les obstacles et tous les mystères de l'espace. Ils étaient prêts à aller jusqu'au bout de leur aventure.

Pendant plusieurs jours, la capsule poursuivit sa route dans l'espace, sans rencontrer d'incident majeur. Les voyageurs avaient l'impression de flotter dans le vide, sans aucun repère ni aucune sensation de mouvement. Ils se sentaient légers et apaisés, comme s'ils avaient quitté toutes leurs contraintes et leurs soucis.

Ils passaient leur temps à observer l'univers qui défilait devant eux, à étudier les lois de la physique et de la mécanique dans un environnement nouveau, à échanger leurs impressions et leurs réflexions. Ils se sentaient comme des explorateurs ou des scientifiques, en train de découvrir un monde inconnu.

Malgré tout, ils ne pouvaient s'empêcher de penser à la Terre, à leurs proches et à leurs amis, qui devaient se demander ce qu'il était advenu d'eux. Ils se demandaient s'ils allaient pouvoir rentrer un jour sur leur planète, s'ils allaient pouvoir raconter leur aventure à quelqu'un. Ils se demandaient ce qui les attendait sur la Lune, si elle était habitable ou hostile, si elle était habitée ou déserte. Ils se demandaient s'ils allaient réussir à accomplir leur mission et à retourner sur la Terre en un seul morceau.

Mais ils ne se laissaient pas abattre par leurs doutes et leurs incertitudes. Ils avaient confiance en leur projet, en leur détermination et en leur capacité à surmonter les obstacles. Ils savaient que leur voyage vers la Lune était une aventure exceptionnelle, qui ne se reproduirait peut-être jamais. Ils étaient prêts à tout risquer pour réaliser leur rêve et pour faire honneur à leur pays et à leur humanité.

Et ainsi, la capsule poursuivit sa route vers la Lune, pendant plusieurs jours encore, jusqu'à ce qu'elle atteigne enfin sa destination. Lorsque les voyageurs aperçurent pour la première fois le sol lunaire, ils eurent l'impression de pénétrer dans un autre monde, un monde étrange et fascinant, qui cachait de nombreux secrets et de nombreuses merveilles.

Ils débarquèrent sur la Lune et commencèrent à explorer son terrain, ses rochers, ses cratères et ses montagnes. Ils découvrirent un paysage lunaire désolé et aride, qui contrastait avec la verdure et la vie de la Terre. Ils respirèrent un air rare et ténu, qui leur donnait l'impression de flotter dans le vide. Ils se sentirent tout à la fois exaltés et vulnérables, comme s'ils étaient des intrus dans un univers qui ne leur appartenait pas.

Mais ils ne s'arrêtèrent pas là. Ils poursuivirent leur exploration, en se dirigeant vers les régions les plus reculées de la Lune. Ils rencontrèrent des phénomènes étranges et inexplicables, qui leur firent douter de leurs connaissances et de leurs certitudes. Ils firent des découvertes surprenantes et inattendues, qui les firent réfléchir sur le sens de l'univers et de la vie.

En somme, leur voyage vers la Lune fut une aventure exceptionnelle, qui les marqua profondément et qui les fit grandir. Ils revinrent sur la Terre avec un regard neuf sur le monde et sur eux-mêmes, avec une nouvelle conscience de leur place dans l'univers et de leur destinée collective. Ils étaient devenus des héros, des pionniers, des modèles pour tous ceux qui rêvent de dépasser leurs limites et de s'enrichir par la science et la connaissance. Ils avaient réalisé leur rêve le plus fou et le plus audacieux, et ils avaient contribué à écrire une page de l'histoire de l'humanité."

Commentaire de l'extrait 2

Ce passage du roman "De la Terre à la Lune" de Jules Verne décrit les premiers moments du voyage vers la Lune, depuis le lancement du projectile jusqu'à l'arrivée sur le sol lunaire. Il met en avant l'ambiance et les sensations des personnages principaux, le professeur Aronnax, le capitaine Nicholl et Michel Ardan, qui sont projetés dans l'espace et qui doivent faire face à de nouvelles situations et de nouvelles lois physiques.

On peut noter que cet extrait montre la fascination et l'excitation des personnages pour leur aventure, qui leur font oublier leurs craintes et leurs incertitudes. Ils se laissent emporter par leur rêve et par leur curiosité, et ils sont prêts à tout risquer pour réaliser leur projet et pour découvrir de nouvelles horizons. On peut également remarquer leur volonté de coopération et de solidarité, qui les pousse à s'entraider et à se soutenir mutuellement, malgré les difficultés et les tensions qui peuvent surgir.

On peut aussi noter le rôle de la science et de la technologie dans le roman, qui permettent aux personnages de s'élever au-dessus de la Terre et de défier les lois de la gravitation. Cet extrait met en avant l'importance de l'exploration et de la connaissance dans le roman, qui sont vues comme des sources de progrès et de développement pour l'humanité.

Enfin, on peut souligner le caractère utopique et visionnaire de cet extrait, qui préfigure de nombreuses réalisations et inventions de la science-fiction, comme les voyages spatiaux, les bases lunaires et les colonies extraterrestres. Ce passage rappelle que le roman "De la Terre à la Lune" est avant tout un rêve, un projet de fiction, qui est né de l'imagination et de l'audace de Jules Verne, et qui a su inspirer de nombreux lecteurs et auteurs.

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