Le baccalauréat comporte plusieurs épreuves orales, dont une en littérature française. Il faut donc s’entraîner réguliè­rement même si l’on possède une certaine aisance « naturelle ». Savoir s’imposer en public, convaincre par la parole sera d’ailleurs un atout dans votre vie sociale et professionnelle.

LES OBJECTIFS À ATTEINDRE

Faire la preuve de la soli­dité de ses connaissances dans un domaine donné. Mettre en évidence ses capacités d'organisation. Montrer que l'on maîtrise bien une langue (français, langue étran­gère).

Persuader autrui du bien- fondé de l'opinion qu'on défend.

Témoigner de la « consistance de sa per­sonnalité » : montrer qu'on a vraiment une approche personnelle, que l'on est capable de réflexion et de sensibi­lité.

LES CIRCONSTANCES

Qui convaincre ?

Prendre en considération le nombre d'interlocu­teurs, le rôle qu'ils jouent à cette occasion (exami­nateur, auditeur, employeur...), leur statut social. Tenir compte de ce qu'ils sont supposés savoir et de ce qu'ils escomptent apprendre en écoutant.

En combien de temps ?

Respecter impérativement le temps imparti. Se fixer soi- même des limites si aucune durée n'est impo­sée : ne jamais abuser de la patience des interlocu­teurs et ne jamais oublier de parler suffisamment fort pour être entendu.

Comment s'entraîner ?

Observer les prises de paroles d'autrui : analy­ser leurs points faibles et leurs qualités permet une prise de conscience de l'aspect technique de I'« art de persuader ».

A l’aide d'un magnétophone ou d’un smartphone, enregis­trez-vous : s'écouter est souvent désagréable mais aide à analyser puis à corriger ses prises de paroles. « Répétez » devant un camarade attentif et critique. Profitez des occasions offertes de prendre la parole publiquement, voire sollicitez-les au lieu de les fuir : c'est en com­muniquant qu'on apprend à communiquer !

LES TYPES DE PRISES DE PAROLE

Les oraux préparés : exposé, oral du baccalau­réat ; ces prises de parole s'apparentent à un monologue assez long. La maîtrise du temps, l'utilisation des notes préparatoires, et la nécessité de maintenir l'attention de l'auditoire sont les principales diffi­cultés de ces exercices.

Les interventions improvisées : entretien à la suite d'un oral, interrogation sur un cours, participation en cours, débat ; ces inter­ventions sont plus ponc­tuelles ; il est essentiel de saisir rapidement les propos d'autrui, d'en tenir compte, de s'exprimer brièvement et clairement ; il faut aussi savoir prendre l'initiative d'un dialogue.

LE CORPS ET LA VOIX

Adoptez une posture à la fois polie et confortable : buste droit, épaules détendues, stabilité. La respiration n'en sera que plus facile ; contrôlez cette dernière : cette technique aide à conju­rer le tract.

Surveillez vos gestes : pas de gestes parasites détournant l'attention (mouvement des mains agitant un stylo...). Utilisez le langage des gestes : un mouvement de l'avant-bras et de la main peut en particulier ponctuer efficacement les temps forts d'un dis­cours ; mais attention aux excès et aux « tics ». Articulez et adoptez un débit soutenu et non monotone : pas de préci­pitation, pas de longs « blancs », mais des pauses pertinentes aux moments importants, et des accents d'intensité sur des mots clefs.

LE REGARD

Le regard est un fil conducteur qui établit un lien entre les interlocu­teurs. Signe essentiel dans toute communica­tion, il peut indiquer l'enthousiasme, la fran­chise, ou bien la décep­tion, le manque d'assu­rance. Entraînez-vous à toujours regarder le jury en face.

Comment interpréter les regards du jury ? On peut classer ceux-ci en trois catégories.

  • Le regard signal : pendant un moment de silence un membre du jury invite le candidat à poursuivre.
  • Le regard dominant : lors d'une intervention, un membre du jury fait un commentaire, porte un jugement.
  • Le regard constant : il marque l'at­tention et l'écoute. Le candidat doit donc sti­muler cette attention en essayant de regarder avec la même intensité chaque membre du jury

COMMENT S'EXPRIMER ?

La clarté : la précision, la correction et la richesse de la langue sont des facteurs déterminants pour la bonne transmission d'un message.

Le code oral : tenez compte des parti­cularités de la communi­cation orale, sans pour autant recourir à un registre familier : il faut en particulier se répéter, en reformulant les idées les plus importantes ; ne parlez pas « comme un livre » et ne lisez pas des notes trop rédigées.

La rhétorique : plusieurs procédés contribuent à rythmer le discours et à solliciter l'attention : anaphores (recours à une structure déjà utilisée), reprise de la question posée (vous me demandez si...), question rhétorique (comment expliquer...), fausses objections (vous allez me dire que...).

L'organisation : pour qu'une prise de parole assez longue puisse être suivie sans trop de difficultés, il est indispensable de la struc­turer ; soulignez les arti­culations logiques pré­vues dans le plan, en les verbalisant : ne pas dire petit 7, mais d'abord ou le premier point que j'aborderai...

LE SENS DE LA COMMUNICATION

Établissez le contact : selon les cas, présentez- vous, captez l'attention par une anecdote, etc. Regardez fréquemment celui ou ceux à qui vous vous adressez.

Soyez vivant : impliquez-vous dans votre sujet, parlez-en avec conviction ; faites preuve éventuellement d'un humour de bon aloi, mais ne pas prendre à partie l'auditoire !

Faites preuve d'ouver­ture d'esprit et sachez écouter : adaptez-vous aux circonstances et observez les réactions de l'interlo­cuteur.

Concluez : rien n'est plus inconfor­table pour l'auditeur que d'ignorer si vous avez ou non terminé. C’est pourquoi, vous devez toujours terminer votre propos par une conclusion claire et sans équivoque.